spondylarthrite ankylosante... j'ai de l'énergie, enfin!

Publié le 28 Décembre 2013

"spondylarthrite ankylosante... j'ai de l'énergie, enfin!" - Frank Pervanchon

J'ai 40 ans. A 30 ans, j'ai eu des douleurs intenables dans tout le corps. Aucun médecin n'a résolu ce problème qui est passé en quelques semaines. 5 ans après (2009) mes douleurs sont revenues. Même absence de résultat des médecins. Suspicion d'une maladie auto-immune. Seuls les conseils d'un naturopathe d'arrêter laitages et gluten ont fait passer les douleurs. Je suis reparti à fond et j'ai fait un burn out fin 2009. J'ai alors changé de boulot pour un emploi moins prenant.
En 2012, comme je me sentais faible depuis plusieurs mois, je suis allé voir un énergéticien ("Heilpraktiker, formé en Allemagne - là bas ce sont des praticiens alliés des médecins traditionnels). Il m'a trouvé un niveau d'énergie de 20 à 25% (le seuil du burn out, en dessous de 20% le corps subit potentiellement des dommages). Il m'a dit de m'arrêter et de me reposer. Je n'ai pas compris l'urgence à l'époque, et seules 2 semaines d'arrêt m'ont été prescrites. Puis en juillet qui a suivi je suis venu le revoir car je n'allais vraiment pas : mon état énergétique était pire ! Une fois encore, il m'a dit de m'arrêter. Cette fois, j'ai eu un arrêt de 2 mois pour burn out (mon 3ème en 15 ans). J'ai repris en octobre 2012 le travail, doucement. Puis en mars 2013 je me suis retrouvé bloqué, avec des douleurs rhumatismales comme j'avais pu en avoir plusieurs mois en 2009. Nouvel arrêt et toute sorte d'analyses médicales classiques.

Bilan : rien de spécial mais une confirmation d'une potentielle spondylarthrite ankylosante par mon généraliste et un rhumatologue. Mon généraliste a trouvé de son point de vue enfin ce que j'avais depuis plusieurs années : mes burn outs sont liés à ma fatigue physique liée à la spondylarthrite. 3 mois d'arrêt prescrits cette fois. Mais je ne retrouvais pas mon énergie malgré le repos, les siestes, le décrochage du travail... Alors voilà, j'ai fait une découverte cet été grâce à une amie : j'ai commencé à manger des graines germées crues, et à manger cru à 100%. J'ai fait cela en 1 semaine. il est vrai que depuis mes premières crises de 2009 j'avais arrêté 100% les laitages et le gluten, et que depuis janvier 2013 j'ai arrêté la viande (sauf le poisson). Je ne conseillerais donc à personne de faire ce que j'ai fait du jour au lendemain, sans préparation pour une transition entre une alimentation traditionnelle (viande, pâte, œufs, laitages, légumes cuits, fruits, sucre, sel...) à une alimentation crue (que des fruits, graines, tubercules et légumes crus sans sel ni sucre ajoutés).

Et là, ce fut une révélation pour moi : quel bonheur de voir des graines germer, et de s'autoriser à ne pas les cuire mais plutôt à les préparer (quelle surprise que mon premier houmous cru !). Je trouvais cela magnifique, ces pousses : je découvrais que ce que je cuisais finalement pouvais donner tout autre chose. J'ai commencé par les pois chiches, puis devant mon succès et ma surprise, j'ai essayé tout ce qui trainait dans mes bocaux : lentilles, haricots blancs, rouges, coco d'Ethiopie, quinoa, et même le riz complet. Et là : génial !!! Tout poussait !! Evidemment, le goût n'était pas toujours au RV, mais vraiment, j'étais bluffé. Depuis 40 ans, je vivais dans une sorte de modèle unique ("il faut tout faire cuire"), alors qu'il existe d'autres possibilités : j'ai été bouleversé de cette découverte. J'ai acheté des bouquins et je me suis lancé dans d'autres essais : luzerne, radis, chanvre, etc. L'été était propice au succès des germinations. J'ai juste eu des problèmes avec les graines à mucilage. Revers de la médaille : J'ai perdu 8 kilos en 6 jours, puis encore les semaines qui ont suivi. J'ai eu aussi un jour des vomissements mais je ne savais pas l'origine (j'ai cru à une intoxication alimentaire). Mes proches ont pris peur pour moi. Mais moi, je me sentais bien, très bien même : adieu l'envie de sieste longue et de me traîner la journée, lourd, ronchon... Je suis passé de 84 kg (1.83m) à 72 kg aujourd'hui (je suis stabilisé depuis 3 mois environ).

J'ai mangé cru tout l'été, sans suivi médical ni appui. Même en vacances à l'étranger et à l'hôtel. Et devant l'inquiétude très communicative de mes proches, en septembre j'ai appelé une naturopathe spécialisée dans ce régime pour un suivi et des conseils (Irène Grosjean pour ne pas la nommer). Ses coordonnées m'ont été données par mon amie citée au début de ce témoignage. Mme Grosjean m'a rassuré sur ce que je vivais : perte de poids, diarrhées, et autres réactions du corps et aussi en quoi les idées traditionnelles comme "il faut que tu manges des graminées avec des légumineuses sinon tu vas perdre tes protéines de muscles" sont caduques quand on mange cru. Malgré des doutes et des résistances personnels et familiaux, je poursuivais mon alimentation sur les conseils, cette fois, de la naturopathe. J'ai vécu alors ces derniers mois ce qui est décrit par d'autres internautes sur son site. En parallèle, en octobre j'ai découvert sur Arte l'influence bénéfique du jeûne (un reportage de F de Lestrade, qui a fait aussi un bouquin que j'ai lu et qui m'a conforté dans ces pistes alimentaires, grâce à ses bases scientifiques étayées). Etant très porté sur les expérimentations, j'ai jeûné 6 jours dans problème (et recommencé au passage en hiver). Ce fut une décision personnelle, non prescrite par Irène. Je craignais d'ailleurs sa réaction. En fait, elle a salué positivement cette décision. Mon analyse c'est que le régime crudivore a sur le corps le même effet, mais plus atténué, que le jeûne. D'où ses vertus thérapeutiques. Malheureusement les effets thérapeutiques du régime cru sont encore moins étudiés scientifiquement que le jeûne (c'est dire !).

Et voilà, ce que je voulais partager avec vous, c'est qu’enfin je retrouve de l'énergie. Je n'ai plus besoin de 3 heures de sieste les we et je ne me traîne plus ni ne râle plus sans arrêt contre mes enfants. J'ai envie de cuisiner (cru exclusivement : quelle source de créativité) et de faire des activités.
Evidemment, je passe par des périodes dures d'évacuation physiques, mais je le vis bien, comme une sorte de nettoyage, un prix à payer (au moins je ne prends plus aucun médicaments, notamment la cortisone et les anti-inflammatoires qu'on me disait obligatoires, et j'ai échappé à toutes les maladies que ma famille a attrapées cet automne : angines, rhumes, toux... alors que j'étais les années précédentes le premier malade).

Mais il y a encore du chemin ! J'ai toujours l'eczema que j'avais et une peau réactive et parfois le besoin de faire une sieste brêve. Surtout cet hiver, car je me sens plus fatigué, j'ai du mal à trouver de quoi me faire des jus crus et aussi j'ai fait quelques entorses à Noel à mon régime (j'ai mangé du saumon, des crustacés et du gateau au chocolat, avec un peu de Champagne...). Je continue sur ce chemin malgré tout, et sans mentir, c'est même un plaisir tant les possibilités culinaires sont riches : je n'ai jamais aussi bien mangé. Les goûts sont surprenants, saisissants, stimulants. Même ma femme et mes enfants piochent maintenant dans mes plats : graines crues brutes, ou plats préparés (pizza crue, sauces de toutes sortes, compositions colorées de fruits...).

Le plus dur dans tout cela ? Le regard des autres, la pression sociale. Maigrir n'est pas bien vécu par les autres : on me croit malade, on me plaint, on s'inquiète. Et aussi, le pire : certains projettent leurs peurs sur moi, et ainsi j'ai perdu une amie qui m'a dit "tu n'aimes pas la nourriture, alors c'est que tu n'aimes pas la vie, je ne comprends pas ce que tu fais, tu m'inquiètes". Elle n'a pas supporté mon changement alimentaire ni pu entendre que je ne me suis jamais fait autant plaisir en mangeant et en cuisinant cru.

Evidemment, l'alimentation ne fait pas tout. J'ai aussi changé de rythme de travail (passage à temps partiel) et je suis soutenu par ma femme et mes enfants. Mais je sais maintenant que l'alimentation est une clef majeure.

VOILA L ESSENTIEL: J AI DE L ENERGIE!!! Enfin !"